Les neurosciences nous montrent aujourd’hui qu’il est possible d’entraîner son cerveau à réagir différemment au stress et aux distractions permanentes du monde. Ce savoir validé scientifiquement est à la fois très précieux pour les entreprises, pour les individus et pour l’avenir de l’humanité.

Qu’est ce que vivre en pleine conscience ? 

Christophe André, Médecin à l’hôpital Sainte-Anne : « C’est prendre le temps de s’arrêter de faire, pour être. Nous vivons dans un monde où nous sommes sans cesse en train de courir, et de faire : notre travail, nos courses, les devoirs avec nos enfants, le ménage, le rangement, écrire nos mails… Un monde dans lequel nous sommes l’objet d’une très grande pression. Si nous ne prenons pas garde à nous créer des espaces protégés, privilégiés, nous allons nous transformer en machines à faire. La vie en pleine conscience, c’est tout simplement ces moments où l’on s’arrête. Où l’on prend le temps de respirer et de s’apercevoir que l’on est en vie, dans un monde passionnant. Bien sûr qu’il est important d’agir. Mais sans oublier le pourquoi. L’idée de la pleine conscience, c’est tout simplement de se rendre plus présent à sa propre vie. ». Et cela s’apprend ou se ré-apprend.

Cet apprentissage de la pleine conscience a été magnifiquement intégré dans un programme de 8 semaines par Jon Kabat-Zinn, professeur émérite de médecine à l’université du Massachussetts. Le journal Time parle d’une « révolution » à propos de ce programme appelé MBSR qui est aujourd’hui enseigné dans plus de 2000 hôpitaux dans le monde ainsi que dans de nombreuses entreprises, écoles et autres institutions. Les bénéfices sont nombreux et prouvés scientifiquement, notamment : prévention et réduction du stress, de la douleur, des maladies chroniques, de la dépression, des troubles alimentaires et du sommeil, amélioration du système immunitaire, cardio-vasculaire, de la qualité de vie, voire effets sur le vieillissement. A ce jour, plus de 30 000 personnes ont suivi ce protocole.

Indications  

Pour prévenir et réduire le stress professionnel ou familial, les troubles du sommeil, l’anxiété, les ruminations mentales, la douleur, les maladies chroniques.

Pour une recherche du mieux-être et de sens.

Pour développer l’intelligence émotionnelle et réguler des émotions.

Pour prévenir et réduire les risques de rechute dépressive (incluant le burn-out).

Bénéfices 

Une amélioration de la qualité de vie et du bien-être psychologique.

Une gestion, de façon plus consciente, des difficultés physiques, émotionnelles ou psychologiques du quotidien rencontrées dans le cadre du travail, en famille ou avec ses amis.

L’amélioration de l’estime de soi et de la capacité à prendre soin de soi avec bienveillance.

La mise en œuvre d’une démarche positive d’apprentissage, de changement, de transformation et de « guérison » intérieure.

L’augmentation de la mémoire, du discernement et de l’esprit d’analyse.

L’accroissement des capacités de distanciation : pensées limitantes et autocritiques, diminution des cycles de ruminations anxieuses.

L’accroissement des capacités de concentration : diminution de la dispersion mentale, remobilisation des compétences et du savoir acquis, désaturation de la mémoire de travail.

Santé et Neurosciences

De nombreuses recherches sont associées aux effets des programmes MBSR, MBCT et de la méditation.

De nombreux effets positifs sont démontrés, dont :
– Un impact sur la souffrance et la douleur (migraine, mal de dos, cancers).
– Un impact sur le système cardio-vasculaire et notamment sur la tension artérielle (Georgia Health Sciences University, Augusta)
– Un renforcement du système immunitaire (l’équipe de Richard Davidson et Jon Kabat- Zinn,
de l’Université du Wisconsin-Madison, 2003).
– Un impact sur la nervosité, source de nombreux maux (insomnies, maladies inflammatoires, stress et anxiété).
– Des effets possibles sur le vieillissement (les travaux du Dr Elizabeth Blackburn, prix Nobel 2011).

7 attitudes de la pleine conscience

Ces attitudes peuvent être cultivées consciemment pendant que vous pratiquez.

Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres chacune prend appui sur les autres et influence le degré auquel vous pouvez les cultiver.

  • L’esprit du débutant : 

avoir toujours le regard neuf, sans a priori ni croyance : voir les choses telles qu’elles sont avec curiosité, comme si c’était la 1ère fois ; Redécouvrir à quel point l’ordinaire (auquel nous ne faisons plus attention) est extraordinaire. Trop souvent, nous laissons nos pensées et nos croyances sur ce que nous «savons» nous empêcher de voir les choses telles qu’elles sont réellement. 

  • Le non-jugement : 

c’est l’observation impartiale de nos expériences. 

Il s’agit d’accueillir nos pensées, sensations ou sentiments sans les qualifier de bons ou mauvais, exacts ou erronés, justes ou injustes, mais simplement d’en prendre note. A peu près tout ce que nous voyons est étiqueté et catégorisé par le mental. Nous réagissons à tout ce dont nous faisons l’expérience selon la valeur que nous lui attribuons. 

  • Le non‐effort : 

A peu près tout ce que nous faisons, nous le faisons dans un but, pour obtenir quelque chose, ou pour arriver quelque part. La culture de la pleine conscience implique simplement d’être attentif à ce qui arrive, quoi que ce soit et de faire un effort juste, sans s’acharner.

  • L’acceptation :

 accepter signifie voir les choses comme elles sont réellement dans le moment présent. Accepter ne signifie pas que vous devez aimer tout, que vous devez adopter une attitude passive envers tout et abandonner les principes et les valeurs qui sont les vôtres. 

  • La confiance 

développer une confiance fondamentale en vous et en vos sentiments fait partie intégrante de l’entrainement. Plus vous cultivez cette confiance en vous même, plus facilement vous pourrez faire confiance aux autres.

  • La patience : 

La patience prouve que nous comprenons et acceptons le fait que parfois les choses doivent se déployer à leur rythme. Un enfant essaie parfois d’aider un papillon à naître en cassant sa chrysalide. D’habitude, le papillon n’en tire aucun profit. Les adultes savent bien que le papillon ne peut se métamorphoser que quand il est prêt, que le processus ne peut être accéléré. 

La patience découle naturellement des qualités précédentes, le non‐effort, l’acceptation et la confiance.

  • Le lâcher-prise 

le lâcher prise est une façon de laisser les choses être, de les accepter telles qu’elles sont. Quand nous commençons à faire attention à notre expérience intérieure, nous découvrons rapidement qu’il y a des pensées des sentiments et des situations auquel notre esprit semble vouloir s’agripper. Dans la pratique, laissons plutôt notre expérience être ce qu’elle est et entraînons nous à l’observer d’instant en instant. 

Extraits d’« Au cœur de la tourmente» de Jon Kabat Zinn.